New public management

L’entretien annuel d’évaluation, si l’on en croit conseils et directives de plusieurs manuels et sites de management sur cet épineux sujet, permet de faire le point sur une année de travail et de fixer les objectifs de la suivante, tout en clarifiant une relation potentiellement tendue entre collaborateur(s) et manager(s). On mesure la performance, on vante les Highlights  de l’année écoulée et, eventuellement, on négotie l’avenir. Bref, on encense le passé pour mieux appréhender le futur. Cet épisode plus ou moins glorieux de la vie de Monsieur Tout le Monde, tel un rite de passage, est également sensé „renforcer l’esprit d’équipe“ et „ressérer les liens entre chef et subordonnés“. Ramené au secteur public, tout pétri des règles du nouveau management public (NPM), ce rituel annuel peut s’avérer comique, voir carrément grotesque. Pour preuve, l’entretien que je viens de passer – il serait plus correct de dire „mener“ – avec mes deux vénérés chefs, le recteur d’une petite université allemande et son adjoint …. Autant motivés l’un que l’autre, ils écoutèrent avec patience, j’en conviens, mes diatribes sur le non-fonctionnement de cette institution, ses problèmes structurels qu’il s’agirait de résoudre et non d’amplifier, la politique du personnel, erronée à mon sens etc. Quand j’en eu fini avec le négatif et que je m’empressai de vanter les mérites de mon unité et de ses résultats mirobolants compte tenu du peu de moyens et de demander un poste supplémentaire pour pouvoir satisfaire aux nouveaux besoins (dans la bonne logique du NPM, vous m’avez comprise) ainsi que plus de capacité de décision, les visages des deux vieux compères, d’abord restés placides, s’obstruèrent brusquement d’un nuage de contrition. Chère Frau Doktor, m’enjoignèrent-ils, nous reconnaissons parfaitement et votre valeur et celles de vos collaborateurs et ne nous remettons absolument pas en question l’excellence de vos résultats. Toutefois, nous ne pouvons ni vous augmenter vous ni vos collaborateurs – c’est impossible statutairement – comme nous ne pouvons pas non plus considérer votre requête de supplément de poste (aucune raison donnée sur ce point).

Travailler plus pour gagner plus? Moderniser pour professionaliser? Chez nous, les logan serait de l’ordre de „exploiter davantage les jeunes surqualifiés et se reposer sur nos acquis pour délibérément ne rien changer“. Vive le NPM!

One response to “New public management”

  1. Bienvenu chez le Zaugg!